Il est observé en République Démocratique du Congo, une tension persistante est observée entre l’art et la science, deux domaines souvent perçus comme en raison de leurs méthodologies et fonctions perçues comme distinctes dans la société. Cette tension, tendant à une opposition marquée dans le contexte congolais, trouve ses racines dans l’objectivisme scientifique érigé en dogme au XIXe siècle, sous l’influence coloniale. Ce paradigme a marginalisé les arts, institutionnalisant ainsi une séparation artificielle entre ces deux disciplines. Cette division a entraîné une double fragmentation, freinant à la fois l’évolution des dynamiques sociales et la croissance communautaire.

Aujourd’hui, cette opposition historique perdure sous des formes plus diffuses, exacerbées par un manque de structuration adéquate pour encourager les collaborations entre artistes et scientifiques. D’un côté, la recherche scientifique au Congo souffre d’un sous-financement chronique, limitant les avancées dans des domaines clés tels que la santé publique, l’écologie et l’innovation technologique. De l’autre, la création artistique est souvent confinée à des espaces de survie, dépourvue d’une infrastructure et d’un écosystème adaptés pour interagir efficacement avec d’autres disciplines. Ce cloisonnement entrave la capacité des acteurs culturels et scientifiques à innover et à répondre aux défis multidimensionnels du pays.

Pourtant, loin d’être opposés, l’art et la science se rejoignent dans leur capacité à questionner le monde, à innover et à répondre aux besoins humains et sociétaux. Dans un contexte comme celui de la République Démocratique du Congo , où les défis incluent une reconstruction post-conflit, une gestion des ressources naturelles, la conservation de la nature et l’amélioration de l’éducation, cette complémentarité est particulièrement cruciale. En unissant leurs forces, l’art et la science peuvent créer des espaces d’innovation transdisciplinaires qui reflètent les réalités locales tout en projetant des visions durables pour l’avenir. Cette synergie est indispensable pour imaginer un développement qui soit non seulement économique, mais aussi culturel et humain, respectant la diversité et l’histoire du pays.

Il est donc impératif de renouer les liens entre art et science pour une mission commune : contribuer à l’épanouissement communautaire

Dans ce contexte, Studio 1960 propose comme concept central SIATA_ART_SCIENCE, un mot signifiant « creuser » ou « bricoler » en kikongo, langue du Royaume Kongo. SIATA_ART_SCIENCE constitue la philosophie directrice et le fil rouge de toutes les initiatives du Studio. Ce concept repose sur un esprit de recherche et d’expérimentation, visant à générer des résultats inédits et inattendus. A travers le prisme SIATA_ART_SCIENCE STUDIO 1960 encourage les collaborations, les interactions et les confrontations entre artistes, chercheurs, universitaires et professionnels issus de contextes géographiques et socio-culturels variés.

La mission fondamentale de Studio 1960 est de stimuler les synergies entre l’art, la science et la technologie pour un développement durable et une transformation positive des communautés en mutation. Cela passe par des ateliers, des résidences, des expositions, des collaborations avec les universités et les industries, ainsi que par des conférences et des formations.

En se positionnant comme un incubateur et un catalyseur, Studio 1960 aspire à initier et à militer pour un nouvel élan pour les interactions transdisciplinaires entre arts, sciences et technologies en République Démocratique du Congo.